La société est structurée selon de multiples critères

 


Une structure, nous dit le Larousse, c’est la « manière dont les parties d'un tout sont arrangées entre elles (structure d’une plante, d’un bâtiment, etc.) ». Il y a d’autres définitions plus complexes mais celle-ci nous suffit largement en terminale parce qu’elle nous permet de comprendre rapidement ce qu’on entend par structure sociale.

Ainsi, la structure sociale, c’est la manière dont les composantes d’une société sont organisées entre elles.

Et cette définition est suffisante parce qu’elle pose le fait qu’il existe différentes composantes de la société qu’on pourrait appeler, pour l’instant, catégories sociales. Mais s’il existe différentes catégories sociales, c’est qu’il existe des critères de différenciation sociale : à un critère pourra correspondre une catégorie sociale.

Quels sont ces critères ?

Un des plus évidents mais aussi un de ceux qui sont au cœur de grands débats politiques et philosophiques, c’est le sexe. On peut effectivement dire qu’il y a des filles et qu’il y a des garçons… Mais la question se pose de savoir s’il est pertinent d’opposer les individus en raison de leur sexe ou de leur genre.

Le sexe se réfère aux caractéristiques biologiques alors que le genre se réfère aux rôles sociaux que la société considère comme appropriés pour les hommes et les femmes.

Ainsi, en raison du sexe et plus précisément du genre, la société établit une différence dans les comportements attendus et, ce faisant, elle constitue des catégories qui structurent la société.

 

Mais il y a bien d’autres critères, comme le revenu.

Le revenu est ce qui est perçu en nature ou en monnaie par quelqu’un ou sous forme d’une rémunération d'une activité (salaire, profit) ou d’un placement (loyer, intérêt, dividende),

Mais il existe aussi des revenus de transferts, c’est-à-dire des aides sociales visant à corriger les inégalités ou à compenser des accidents sociaux (perte d’un emploi, invalidité, vieillesse, etc.).

 

Là aussi, on peut facilement comprendre que les revenus permettent d’établir des catégories distinctes dans la société : en simplifiant, on pourrait établir une chaine de catégories avec d’un côté ceux qui auraient de forts revenus et de l’autre ceux qui en auraient des faibles voire pas du tout.

On peut ajouter une autre dimension importante des critères économiques qui structurent la société : le patrimoine. Il y a ceux qui détiennent du patrimoine (du capital financier, foncier, productif) et ceux qui n’en détiennent pas.

Par exemple, il y a ceux qui ne sont pas propriétaires de leurs logements, ceux qui sont propriétaires et ceux qui sont multipropriétaires. Il y a ceux qui détiennent des entreprises, des parts d’entreprises (des actions) et ceux qui n’en détiennent pas.

 

On peut aussi opposer des groupes en fonction du diplôme.

Un diplôme est un document de l'autorité légale, qui confère un droit ou un titre :  diplôme de bachelier, de licence, de master… de médecin, d’avocat….

On peut facilement comprendre que ces diplômes déterminent, plus ou moins, des groupes dans la société, notamment parce que derrière le diplôme, il y a le prestige que confère ce diplôme et les avantages que confère le diplôme : en termes d’accès à l’emploi, de prêts bancaires, etc. Suivant le diplôme, on peut peut-être aussi établir de groupes aux pratiques différentes (lecture, visites de musées, etc.)

 



Il existe un autre critère de structuration de la société, massivement utilisée dans les études théoriques et statistiques : la catégorie socio-professionnelle.

Une catégorie socio-professionnelle est un ensemble d’individus ayant des caractéristiques professionnelles similaires.

Il y a ainsi les groupes socio-professionnels (par exemples : agriculteurs, cadres, etc.) et à l’intérieur de ces groupes, les catégories socio-professionnelles (par exemple pour les agriculteurs : agriculteurs sur petite exploitation, agriculteurs sur moyenne exploitation, agriculteurs sur grandes exploitations ; et pour les cadres : professions libérales, cadres de la fonction publique, professeurs et professions scientifiques,  professions de l’information des arts et des spectacles, cadres administratifs et commerciaux, ingénieurs et cadres techniques d’entreprises).

Ces catégories ont été créées par l’INSEE pour faciliter l’étude de la société mais cela n’empêche qu’elle recouvre une certaine réalité : les professeurs et professions scientifiques du groupe (cadres et professions intellectuelles supérieures)  constituent bien une catégorie distinctes des ingénieurs et cadres techniques (du même groupe) et encore plus des agriculteurs sur petite ou moyenne ou grande exploitation (du groupe agriculteurs);  la catégories des ouvriers qualifiés de type artisanal est bien distincte de celle des ouvriers agricoles (du même groupe) et encore plus de celle des policiers et militaires (du groupe des employés).

Ces catégories se distinguent par des pratiques professionnelles différentes mais aussi par des pratiques sociales qui peuvent être différentes comme on l’avait relevé pour les diplômes. On trouvera aussi souvent des références aux différences d’espérance de vie, aux degrés d’homogamie, etc.

 

On peut aussi établir des catégories selon la position dans le cycle de vie (pris dans un sens biologique). C’est joliment dit pour parler du fait d’être un enfant, un adulte dans la force de l’âge, une personne âgée, un personne très âgée…

Le cycle de vie est la période de temps pendant laquelle se déroule une succession de phases qui composent la vie complète d'un organisme vivant. On peut le découper en  tranches d’âge.

Les pratiques sociales diffèrent en fonction de la position dans le cycle de vie. On peut donc ainsi établir des groupes structurant la société.

 

On peut aussi établir des catégories en fonction de la composition du ménage.

Un ménage correspond à l’ensemble des individus qui vivent sous un même toit (donc ce peut être une famille mais pas forcément). Et la composition du ménage correspond à la manière dont il est formé.

Ainsi il y a des ménages composés d’une personne (seule), des ménages composés de conjoints, ou de conjoints avec enfants, ou d’un parent seul avec enfants (familles monoparentales) ou de familles élargies (ménages composés de parents, d’enfants mais aussi de grands-parents ou d’oncles ou tantes), etc.


On peut aussi tenir compte du fait qu’une famille soit recomposée ou non, que la fratrie soit grande ou non, etc.

En première, vous avez ainsi peut-être vu que, en fonction de la composition du ménage, la socialisation pouvait être différente.

 

Enfin, on peut aussi mettre l’accent sur le lieu de résidence.

Par lieu de résidence, on entend l’endroit où un individu vit durablement (en opposition à « résidence secondaire »). 

Et effectivement, on peut établir des catégories entre ceux qui habitent en zone rurale, ceux qui habitent en zone péri-urbaine, ceux qui habitent en zone urbaine par exemple… Et n’oublions pas ceux qui habitent en zone urbaine sensible.

D’ailleurs, dans une même ville, on peut établir des différences selon les quartiers d’habitation. Et évidemment, on peut, au sein d’un même quartier, établir une distinction entre les types d’habitation (maison, villa appartement, mobil home, tente…).


Tous ces critères (sexe, revenus, position dans le cycle de vie, etc.) structurent la société, c’est-à-dire qu’ils permettent d’établir des différences entre individus ou groupes d’individus. Et les sociologues étudieront la société à l’aune de ces critères pour détecter des pratiques sociales différentes, des inégalités, des sources de frustration sociale, etc. 


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