La montée de l’individualisme a un impact ambigu sur le lien social
Depuis les années soixante et soixante-dix, l'individualisation (le fait que les individus aient de plus en plus des parcours de vie individuels indépendant des groupes) semble s'être renforcée: les comportements individuels semblent de moins en moins régis par le groupe auquel on appartient ou la communauté.
Peu d’entre vous accepterait le manque de liberté que l’on a
dans le village Astérix ou chez les Amish… Et votre orientation scolaire a
souvent été choisie en fonction de vos goûts et pas en fonction de ceux de vos
parents. (Quoique, ça se discute…).
Cette montée de l'individualisme fait craindre un
affaiblissement du lien social.
Cependant, individualisme n'est pas synonyme d'égoïsme et la
plus grande place accordée à l'individu peut aussi permettre d'établir des
liens plus importants avec les autres individus : on choisit ceux avec qui on
veut être (lien électif), on ne nous l’impose plus (ou moins). Et donc, ce gain
de liberté peut être aussi une source de satisfaction qui fait que l’on vivrait
mieux ensemble.
D’autre part, dans un monde à solidarité organique, un monde
où chacun a une tâche différentes (une personne est professeur, une personne
est boulangère, une personne est caissière, etc.), les individus (la plupart)
sont incapables de vivre de manière autonome.
En réalité, comme nous devenons de plus en plus «
spécialisés » dans ce que l’on fait, on devient par la même occasion de plus en
plus dépendant des autres et donc relié aux autres… Mais d’une autre manière,
peut-être moins affective. Nous sommes interdépendants
Et puis, enfin, la solidarité mécanique n’a pas totalement
disparue ; elle reste très présente dans le groupe famille. Vous écouterez les
collégiens qui se dispute : le « ouais, tu traites pas ma mère »! marque
inconsciemment une existence de « l’honneur de la famille ». La
famille d’ailleurs est une instance de solidarité très forte avec une forte
conscience d’appartenance.
Même chose aussi avec les amis (il y a une homogénéité des
individus, une conscience d’appartenance forte, on fait passer l’intérêt du
groupe d’amis avant le sien, etc.), même chose dans les clubs (les équipes) de
sport.
En fait, comme l’avait relevé le philosophe grec Aristote
(384-322 av J.C.), l’Homme est un animal social (ou politique), et pour ce qui
nous intéresse, il a besoin d’un minimum de contact, d’interactions, avec les
autres.
En conclusion, le lien social s’est transformé mais cela
n’implique pas nécessairement un affaiblissement du lien social : on choisit
plus avec qui on veut être ce qui peut d’une certaine manière renforcer les
liens et la solidarité mécanique n’a pas totalement disparu.
Ce qui a changé vraiment avec le monde moderne, c’est la
manière dont se construit la sociabilité.
Le processus d’individualisation fait qu’elle est beaucoup
plus choisie mais aussi beaucoup plus variée. On est plus ou moins prisonnier
de sa famille, de son village, voire de sa classe sociale.
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