Les différents monopoles et les "barrières à l'entrée" qui les génèrent




Une entreprise est en monopole lorsqu'elle n'a pas de concurrent direct sur son marché (elle est la seule « offreur » sur le marché).

Mais comment est-ce possible ? Avec le langage châtié qui est le miens, j’ai pu dire ou écrire que « dès qu’il y avait du pognon à se faire, il y avait toujours des entreprises pour se faire du pognon ». Or là, je suis en train de vous d’affirmer que des entreprises peuvent se retrouver toutes seules et sas doute pratiquer des prix qui leur permettent de gagner beaucoup plus qu’en situation de concurrence...

Une telle situation peut résulter de la présence de barrières à l'entrée, qui empêchent les concurrents de tenter de prendre des parts de marché à l'entreprise en situation de monopole.

Les parts de marché, ce sont les % de ventes qu’ont les entreprises... Un monopole a 100% des parts de marché dans lequel il est installé. Et les barrières à l’entrée sont, par définition, ce qui empêche quelqu’un de rentrer dans un marché.

Et il en existe plusieurs qui déterminent plusieurs types de monopole.

Les situations de monopole ont ainsi trois origines possibles.

  • On parle de monopole naturel sur un marché où les coûts fixes sont très élevés [c’est cela la barrière, ici]. Les coûts fixes, ce sont les coûts de production que supportent l’entreprise quand elle produit et qui ne varient pas, qui n’augmentent pas avec l’augmentation de la production. Qu’on produise beaucoup ou pas, ils sont là (par exemple, les loyers). Dans ce cas, l'entreprise ne peut pas être concurrencée, car il ne serait pas rentable pour ses concurrents potentiels de devoir supporter ces coûts. La lourdeur de ces coûts de production découle souvent de conditions de production très particulières. Par exemple, imaginons que vous vouliez devenir un concurrent de Réseau ferré de France (RFF).

    Il vous faudrait exproprier des agriculteurs et racheter des terres pour y faire passer vos rails, installer les nouveaux rails, installer le système de raccordement électrique, etc... Ce serait trop coûteux. [Autre exemple, GRDF, qui appartient à ENGIE, et qui achemine le gaz (pas qui le vend) est un monopole naturel : on ne va pas construire des réseaux pour tous les concurrents potentiels qui voudraient vendre du gaz et, en plus, ça ne serait pas rentable pour eux de les construire. Donc pour la circulation du gaz, une seule entreprise, GRDF]

  • Le monopole d'innovation est celui qui est obtenu par l'entreprise qui propose un nouveau produit. Dans ce cas, l'entreprise évince ses concurrents par l'innovation. C’est tout l’intérêt de faire des investissements en Recherche et Développement (RD) et de déposer des brevets. Les brevets sont des droits de propriété  qui permettent (si l’innovateur le souhaite) d’être le seul à pouvoir utiliser une innovation par exemple. [C’est la barrière, ici] Ce monopole est souvent temporaire.

    Certains labos pharmaceutiques peuvent avoir des monopoles sur certaines molécules, c’est pourquoi ils dépensent énormément en RD, et un labo peut être le seul à avoir la possibilité de vendre un médicament.

    Pensez-aussi à toutes les innovations en matières d’applies qui permettent à une entreprise de se retrouver temporairement seule (Facebook était seule au départ).

    

  • Le monopole institutionnel est dû à une décision administrative. Pour des raisons de sécurité ou de service public ou des raisons purement idéologiques, une entreprise (publique ou privée) se voit confier un monopole. Par exemple, dans beaucoup de communes, les services administratifs donne à une entreprise la gestion des services de l’eau, des piscines, des poubelles, etc. En France, France Telecom a longtemps était en monopole sur la réseau téléphoniques et La Poste sur le courrier.

    Cela n'est plus le cas avec l'ouverture à la concurrence. 


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