La politique de formation cherche à lutter contre les problèmes d'inadéquation des qualifications

La difficulté d’avoir une main d’œuvre compétente disponible est la deuxième barrière à l’embauche.  Elle soulève à la fois le problème de l’inadéquation spatiale (la main d’œuvre compétente est peut-être disponible mais pas au bon endroit) et le problème de l’inadéquation des qualifications (sur un territoire donné, la main d’œuvre disponible n’a pas les bonnes qualifications).


En fait, la politique de formation est double :

  • Il y a la politique de formation durant le cursus scolaire (la politique d’éducation). La société forme-t-elle correctement les travailleurs et forme-t-elle assez des travailleurs dont la société a besoin ? Et derrière cette question se pose celle de la limitation du nombre d’étudiants dans certaines formations : a-t-on besoin d’autant d’étudiants en psycho, ou en lettres (c’est pour embêter mes collègues) quand on manque de main d’œuvre dans le bâtiment, l’industrie, les services de santé…
  • Il y a la politique de formation durant la vie active. Les travailleurs et les chômeurs peuvent suivre des formations (et des stages) pour développer leurs compétences et notamment leur polyvalence. Mon association participe de cette politique… Il y a un encadrant technique qui forme des travailleurs (à la peinture, au ménage, etc.).

Un travailleur polyvalent perd moins facilement son emploi qu’un travailleur peu qualifié. Le travailleur polyvalent est une richesse pour l’entreprise. Imaginons que votre entreprise de bâtiment aille mal. Vous avez un « gars » qui sait faire la peinture et la vitrerie, et un gars qui ne sait faire que la peinture. Qui gardez-vous ?

Et surtout, un chômeur polyvalent peut plus facilement retrouver un emploi (puisqu’ils possèdent plusieurs qualifications) et est plus « désirable » pour les entreprises.

Les politiques de formation ont donc pour vocation de réduire le chômage structurel.

Mais ajoutons que des travailleurs bien formés, ce sont des travailleurs productifs, donc qui créent plus de richesses, et par le biais de la répartition et de la redistribution de richesses, ce sont des travailleurs qui permettent un accroissement de la demande globale et donc potentiellement de l’embauche.

Mais là encore se pose toujours le problème : qui paie la politique de formation ? Ça peut être le chômeur (et ça existe) mais cela veut dire qu’il faut qu’il en ait les moyens… donc se pose un problème d’inégalité. Ca peut être aussi l’Etat mais dans ce cas il faut qu’il trouve les financements (l’argent)… Et cet argent, il le trouve soit sous forme d’impôts sur les ménages (l’impôt sur le revenu, la TVA…) mais ces impôts peuvent réduire la consommation. Soit il les trouve dans les entreprises, en prélevant des impôts (sur les bénéfices par exemple) ou des contributions (sorte de cotisations) sur chaque travailleur… Ce qui nous amène au problème suivant.

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