Les différentes familles de politiques environnementales
La règlementation
La solution la plus simple pour les pouvoirs publics en
matière de lutte contre les externalités négatives consiste à interdire ou
contraindre certaines pratiques en instaurant des réglementations.
La réglementation
environnementale est l’ensemble des normes juridiques qui encadrent l'activité
économique afin de la rendre plus compatible avec la protection de
l'environnement. Elle peut être décidé à différents échelon du pouvoir
politique.
Les comportements qui dérogent à la réglementation (qui ne
respectent pas la réglementation) sont alors interdits et le non-respect de la
réglementation peut faire l’objet de poursuites et de sanctions (amendes,
fermetures temporaires ou définitives, etc.).
On peut envisager différentes formes de normes :
Les normes qui fixent un niveau maximal de pollution ou de
prélèvement d’une ressource (interdiction des véhicules diesel dans les grandes
villes comme Paris, quotas d’abattage de surfaces boisées, etc.)
Les normes qui obligent l’adoption de technologies moins
polluantes (interdiction de certains produits chimiques, obligation d’avoir
certains systèmes de traitement des rejets, notamment dans l’atmosphère, etc.)
La réglementation repose donc sur l’obligation ou
l’interdiction d’adopter un certain comportement (comme l’interdiction de
l’utilisation des CFC, responsable du trou dans la couche d’ozone), mais elle
peut aussi reposer des interdictions de dépasser des limites (les quotas).
La taxation
La taxation, nous dit le site SES.webclass, « est le procédé
par lequel les pouvoir publics fixent un prélèvement obligatoire sur une
opération économique ».
Les taxes servent, originellement au financement des
services administratifs Mais elles ont d’autres fonctions qui les rendent
utiles dans le cadre d’une politique environnementale. On peut alors parler
alors d’écotaxes.
En rendant un produit (un bien ou un service) plus couteux à
acheter, on décourage sa consommation (et inversement quand on baisse une taxe
sur un produit).
En rendant un produit plus couteux à produire, on décourage
sa production. Quelle soit sur la consommation ou sur la production, la
variation de la taxe se traduit par une
augmentation ou une baisse du prix (pour l’acheteur) ou du coût de production
(pour le producteur). Les pouvoirs publics peuvent ainsi orienter les actions
économiques vers des comportements plus respectueux de la nature.
Dans cette logique, les pouvoirs publics pourraient taxer
plus les produits et les productions polluantes et taxer moins les produits et
les productions respectueuses de l’environnement.
Les taxes permettent d’internaliser le coût environnemental
pour la collectivité ou la société des activités des producteurs ou des
consommateurs.
Si la pollution de l’air issue des comportements liés aux
transports quels qu’ils soient coûtent 100 milliards d’euros à la collectivité
(sous forme de soins, d’absentéisme au travail, de baisses des rendements
agricoles, etc.), on peut mettre en place une taxe (écotaxe) permettant de
retrouver ce montant et d’indemniser ceux qui font les frais de cette
pollution.
Avec la taxe, on passe d’une logique de pollué-payeur (c’est
celui qui est pollué qui subit le coût financier de la pollution sous forme
d’impôts, de cotisations à l’assurance maladie ou autres) à une logique de
pollueur-payeur (le pollueur paie à hauteur des dégâts qu’il inflige).
Dans ce cas l’agent économique (consommateur ou producteur)
à le choix entre s’acquitter de sa dette environnementale (en payant ce qu’il
fait subir à la collectivité) ou réduire
ses activités polluantes (pour ne pas payer la taxe).
Retenez aussi que, à la différence des politiques
réglementaires, la fiscalité écologique joue sur l’incitation à changer. On
parle alors de politique incitative. Elle n’interdit pas tel ou tel
comportement, elle invite ou incite à changer de comportement mais incitation
ne veut pas dire obligation.
Elle se met surtout en place à l’échelle nationale mais elle
existe à l’échelle locale (à l’exemple des péages très couteux à Londres pour
décourager l’entrée des automobiles dans la ville).
Les subventions
Les taxes ont une autre fonction : elles permettent de
trouver les financements nécessaires aux versements de subventions.
Une subvention est «
une aide financière allouée par une personne publique en vue de financer une
activité d'intérêt général » selon wikipedia, et pour ce qui nous concerne, une
action écologique
Et cette somme peut être trouvée en taxant les comportements
peu respectueux de la nature.
Par exemple et en simplifiant, pour inciter les ménages à
acheter des voitures plus écologiques, l’Etat a mis en place un système de
subvention (le bonus écologique qui et une ide financière à l’achat). Et pour
financer ce bonus écologique, l’Etat a instauré un malus écologique sur l’achat
des voitures les plus polluantes (qui est une taxe supplémentaire à l’achat).
La subvention peut aussi très bien se marier avec les
innovations, notamment les innovations vertes. On parle alors de subventions à
l‘innovation verte.
L’innovation verte,
ou éco-innovation ou innovation environnementale est l’ensemble des innovations
ayant pour finalité la réduction des risques environnementaux et la pénurie de
ressources.
Ces innovations sont aussi bien des innovations de produits,
que de procédé ou de matière première… Et ces subventions vont aussi bien à des
entreprises déjà bien implantées qu’à des start-up. Les subventions aux
innovations vertes concernent les énergies renouvelables, le stockage et les
systèmes énergétiques, les transports et mobilité durables, l’efficacité en
énergie et en ressources, l’eau et la biodiversité, l’agriculture innovante, etc.
En « donnant » (la subvention est un don) des financements à
des entreprises, les pouvoirs publics diminuent le coût de la recherche et le
coût du développement pour ces entreprises.
Le marché des quotas
d’émission
Dans le cadre des politiques incitatives et des principes de
pollueurs-payeurs, un autre système a été inventé et mis en place en Europe dès
2005. La Chine l’a mis en place en 2021… Les Etats-Unis, toujours pas.
Imaginez qu’on donne chaque année à des entreprises des
quantités (des quotas) de « droits à polluer ». Par exemple, chaque entreprise
a le droit de polluer à hauteur de 10000 tonnes de CO2. L’Union Européenne fixe
un prix de départ (par exemple, 30€ la tonne).
Si vous êtes une entreprise qui pollue peu parce que vous
avez fait des investissements écologiques, vous pouvez vendre vos droits à
polluer aux entreprises qui n’ont pas fait ces investissements. A terme, vous
allez gagner de l’argent simplement parce que vous aurez eu un comportement
éco-responsable.
Et si vous êtes une entreprise qui a besoin de polluer plus
que vous n’en avez le droit pour maintenir un niveau de production ou pour
produire plus, vous allez devoir acheter des droits à polluer : polluer plus
qu’il ne vous ait permis sans en avoir le droit vous expose à des sanctions.
Il y a donc un système d’achat et de vente de droits à
polluer, avec un prix et des quantités de droits à polluer, qui se fait sur une
sorte de « bourse du carbone » qu’on nomme marché des quotas d’émission
(sous-entendu des quotas d’émission de CO2). Et normalement, la quantités
globales de droits à polluer émis doit baisser d’une année sur l’autre.
Le marché de quotas
d'émission est un instrument visant à réduire les émissions polluantes via
l'attribution et l'échange de droits à polluer
Selon ce principe, les entreprises auraient intérêt à faire
des investissements écologiques pour éviter des dépenses plus importantes
encore d’achat de droits à polluer. Surtout que, plus la demande de droits à
polluer sera importante sur le marché, plus le prix du droit à polluer sera
élevé (loi de l’offre et de la demande).
Ce système peut être mis en place à l’échelle nationale
comme supranationale
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