Les comportements mimétiques sur les marchés financiers peuvent expliquer les bulles spéculatives
Le mécanisme présenté par Keynes (voir article) caractérise
avant tout les spécialistes de la finance (ou de l’immobilier).
Or parmi ceux qui ont généré les situations qui aboutiront aux crises de 1929 et 2008, il y a beaucoup de non spécialistes.
Il est possible qu’ils aient réfléchit à l’évolution de la
valeur de leurs placements. Il est surtout grandement possible qu’ils aient
suivi ce que d’autres faisaient ou suivi ce qu’on leur disait de faire.
On peut utiliser une analogie pour expliquer ce qui se passe
sur le marchés financiers… Parfois, quand on arrive dans une ville, on peut
chercher un restaurant. On va ainsi dans le quartier des restaurants. Or, on ne
sait pas si un restaurant est bon ou pas. Une manière de réduire l’incertitude
consiste à regarder dans quel restaurant les gens vont. S’il y a deux
restaurants et que les gens vont massivement dans l’un et très peu dans
l’autre, c’est peut-être qu’il ne faut pas aller dans l’autre. Et donc, il est
possible que l’observateur suive le mouvement global qui consiste à aller dans
le premier.
Sur les marchés financiers, l’incertitude est grande et, les
agents économiques étant risk adverse (programme de première), minimiser le
risque peut consister simplement à regarder ce que les autres font.
Sur les marchés financiers, il y a des prices takers (des preneurs de prix comme vous et moi) mais il y a aussi des prices makers (des faiseurs de marchés, des gros… des gros qu’on va observer puis suivre)… [En ce moment sur le marché des cryptomonnaies, on les appelle les baleines].
Des traders en train de passer des ordres d'achat ou de vente à Wall-Street |
Par exemple, si un ces faiseurs de marché décidaient
d’acheter des actions de l’entreprises Birdy, deux mécanismes se mettraient
sans doute en place :
- Comme ce sont des "gros", on peut facilement observer leurs mouvements. Ils achètent des actions Birdy, cela constituera une information dans la presse spécialisée, et cela envoie une information comme quoi il faut acheter du Birdy. Les « petits » qui suivent la presse spécialisée vont copier ce que fait le faiseur de marché.
- Comme les sommes que ces faiseurs de marché sont capables d’investir sont importantes, ils vont certainement bousculer la demande et faire grimper les prix. Les moins spécialistes, qui ne suivent même pas la presse spécialisée, vont voir que les prix augmentent, se dirent qu’il faut se dépêcher d’acheter avant que les prix ne soient trop élevés.
Et puis, il y a ceux qui vont acheter des actifs simplement
parce qu’on leur dit d’acheter sur les conseils de leur banquier, de leur
courtier, ou des promoteurs immobiliers si ce sont des biens immobiliers.
Les individus vont donc se copier. Ils vont adopter des
comportements mimétiques en termes d’achat, de vente, d’attente, de quantités
échangées, etc. Et ainsi ils vont influer sur la demande ou sur l’offre et donc
sur les prix et les quantités échangées d’actifs.
Les comportements
mimétiques, parfois appelés comportements moutonniers, sont des situations où
les agents économiques calquent leurs comportements les uns sur les autres pour
suivre la tendance du marché.
Par exemple, sur le marché des cryptomonnaies, en Avril, une
information est passée comme quoi le bitcoin aller s’effondrer. Il y a ceux qui
disaient que le bitcoin ne pouvait pas s’effondrer. Ils étaient peu nombreux.
Ils ont conservé leurs bitcoins. Et il y
a ceux, plus nombreux, qui ont pensé que la valeur du Bitcoin allait
s’effondrer associés à ceux qui ont vu que la valeur commençait à baisser un
peu.
Cette valeur est passée de 64000$ en novembre 2021 à 17000$ en
novembre 2022. Ceux qui n’ont pas voulu suivre le mouvement ont vu leur patrimoine (leur
richesse) en bitcoin être divisée par plus de trois en un an. Et ceux qui les ont conservé, ces bitcoins, attendent toujours une remonté à des niveaux élevé très hypothétique. La valeur du bitcoin semble stagner autours des 30 000$.
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