Ventes forcées, effet de richesse négatif et baisse du prix du collatéral ont fragilisé le système bancaire
La contraction du crédit (lien) qui facilite le passage d'une crise de la sphère financière (le monde des banques et autres institutions financières) à la sphère réelle (les ménages, les entreprises, l'Etat) est renforcé par des effets de richesses négatifs et des ventes forcées d'actifs (notamment immobilier comme des maisons)...
L’effet de richesse négatif et les
ventes forcées
Le climat de peur des ménages va être renforcé par deux
effets qui, eux, sont bien concrets…
Comme le prix des actions ou de l’immobilier a baissé, les
ménages sont moins riches et cela à deux conséquences :
- Les banques
sont moins enclines à leur prêter de l’argent. Rappelez-vous : « on ne prête
qu’aux riches ». Et des ménages moins riches sont plus risqués : s’ils ne
peuvent plus rembourser, saisir leurs actifs (par exemple leurs actions ou leur maison) peut ne pas rapporter grand-chose
si la valeur de ces actifs (par exemple leurs actions ou leur maison) a baissé.
- Des
actifs dont la valeur baisse sont potentiellement des actifs dont les revenus
baissent. Par exemple, on ne loue pas une maison de 50 000€ au même tarif
qu’une maison de 150000€. Autre exemple, plus une action voit sa valeur baisser,
plus les dividendes reçus pour chaque action détenue baisse.
Conclusions : il y a un effet richesse négatif (la valeur du patrimoine a baissé)
Un effet richesse négatif
correspond à l’impact négatif, sur la valeur du patrimoine d'un agent de
l’évolution à la baisse des cours des actifs qui composent ce patrimoine.
Or si les ménagent gagnent moins, ils consomment moins. Et si l’on
prête moins au ménages, ils investissent moins (ils dépensent moins en achat immobilier, voitures, etc.).
Donc, dans les deux cas, la demande de produits de consommation (alimentation, vêtements, etc.) ou
d’investissement (voiture, logement, etc.) diminue. Et mécaniquement, la
production diminue. Et à l’échelle d’un pays, il y a chute du PIB (récession). Et
s’il faut moins produire, il faut moins de travailleurs dans les entreprises…
donc le chômage augmente. Et tout cela se renforce et se prolonge dans le temps.
Mais en plus, cet effet richesse négatif est accentué par les ventes
forcées.
Les ventes forcées
sont des situations où un agent est contraint de vendre un actif, par exemple
pour payer ses créanciers et rembourser ses dettes.
Comme les agents économiques ont du mal à rembourser ce
qu’ils ont emprunté, ils doivent se dépêcher de vendre les actifs qu’ils
possèdent. Et comme ils sont nombreux à le faire, l’offre excède la demande
et le prix chute… ce qui accroit l’effet
de richesse négatif.
La baisse du prix du collatéral et la
fragilisation du système bancaire
On appelle collatéral
l’ensemble des garanties sur un emprunt demandées à un emprunteur.
[Imaginons que vous me demandiez de vous prêter de l’argent… Je le fais mais si vous n’êtes en mesure de me rembourser, je prends votre téléphone. Je le revendrai pour récupérer l’argent que je vous ai prêter en espérant que cela suffira]
Prêter de l’argent est une activité risquée… En 2008, les
prêts prenaient la forme de crédits hypothécaires. La banque vous prêtait de
l’argent pour votre acquisition immobilière et en cas de non remboursement,
elle saisissait votre maison qu’elle pouvait revendre pour récupérer l’argent
que vous ne pouviez plus rembourser. Le collatéral
était donc le bien immobilier.
Les défauts de remboursement des emprunts immobilier ayant explosé, les saisies de
biens immobiliers ont fortement augmenté. Mais les ventes massives de biens
immobiliers ayant fait chuter les prix, les banques ne récupéraient pas les
montants perdus puisqu'elles vendaient les biens immobiliers parfois pour des "bouchées de pain".
Leur situation financière était donc fragilisée… Et elles ne
pouvaient plus se permettre d’accorder autant de crédits qu’auparavant (contraction du crédit).
L’investissement baissa et la production aussi.
Ainsi, la peur des ménages
est renforcée par l’effet de richesse négatif lui-même renforcé par les ventes
forcées. Cette effet de richesse négatif et cette peur jouent négativement sur
la consommation.
Dans le même temps,
la baisse du prix du collatéral accentue la fragilité des banques et aggrave la
contraction du crédit. Cette contraction limite l’investissement.
Tout cumulé, il y a
une forte baisse des dépenses des agents économiques, le PIB chute et le
chômage augmente... Socialement, le pays est gravement touché.
Commentaires
Enregistrer un commentaire